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Numéros des Bulletins d'informations (2001-2008)


Bulletin d'informations

N° 25, mars 2007


Chers amis de Saint Benoît Labre sur le web,

Après plusieurs mois de silence, je viens vous donner des nouvelles et vous adresser ce nouveau bulletin. En décembre dernier, à l'occasion du 125e anniversaire de la canonisation de notre bien-aimé Benoît Labre, je voulais vous faire parvenir un bulletin d'information. À cause d'un incident technique, je n'ai pu vous le faire parvenir pour le 8 décembre. Vous le trouverez en cliquant ici : Bulletin n° 24. Sur le site des Frères et des Soeurs de Saint-Benoît-Labre, vous trouverez des photos de cet événement et des articles parus par la suite : un article dans La Croix et un autre dans L'Église d'Arras.

Le 14 décembre dernier, j'ai été hospitalisé d'urgence afin de subir un intervention chirurgicale à la suite du diagnostic d'une tumeur maligne au colon. Les choses se sont déroulées tellement vite que je n'ai pu vous écrire un mot pour me recommander à vos prières. Actuellement, je suis en convalescence. Je reprendrai le ministère en paroisse le 16 avril prochain (fête de saint Benoît Labre). Les forces reviennent progressivement. Les dernières nouvelles reçues de la chirurgienne sont plus qu'encourageantes. Je me compte très chanceux de ne pas avoir eu besoin de traitements de chimiothérapie. Je vous invite de vous joindre à moi pour en remercier le Seigneur.

I. L'Eucharistie, sacrement de l'Agapè

Vous avez certainement entendu parler que notre pape Benoît XVI vient de publier une exhortation apostolique portant sur l'Eucharistie et ce, suite au synode extraordinaire sur l'Eucharistie en octobre 2005. Vous pourrez la trouver en version française en cliquant sur son titre latin : Sacramentum caritatis. Par ce titre, le ton est donné, l'Eucharistie est le sacrement de l'amour, le sacrement de l'Agapè.

Nous savons tous combien l'adoration eucharistique faisait partie de la vie de Benoît Labre. Elle lui a valu d'être surnommé "le pauvre des Quarante-heures". Il aurait certainement beaucoup aimé ce propos de notre pape sur l'adoration eucharistique au n° 66:

«Déjà saint Augustin avait dit: «...Que personne ne mange cette chair sans d'abord l'adorer;... nous pécherions si nous ne l'adorions pas ». Dans l'Eucharistie, en effet, le Fils de Dieu vient à notre rencontre et désire s'unir à nous; l'adoration eucharistique n'est rien d'autre que le développement explicite de la célébration eucharistique, qui est en elle-même le plus grand acte d'adoration de l'Église. Recevoir l'Eucharistie signifie se mettre en attitude d'adoration envers Celui que nous recevons. C'est ainsi, et seulement ainsi, que nous devenons un seul être avec Lui et que nous goûtons par avance, d'une certaine façon, la beauté de la liturgie céleste. L'acte d'adoration en dehors de la Messe prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la Célébration liturgique elle-même. En fait, « ce n'est que dans l'adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai. Et c'est bien par cet acte personnel de rencontre avec le Seigneur que mûrit ensuite la mission sociale qui est renfermée dans l'Eucharistie et qui veut briser les barrières non seulement entre le Seigneur et nous, mais aussi et surtout les barrières qui nous séparent les uns des autres ».

Évidemment, je ne peux que vous inviter non seulement à lire ce document, mais surtout à le méditer afin d'en profiter spirituellement.

II. Saint Benoît Labre et le chrétiens d'aujourd'hui

J'aimerais revenir sur ce propos de l'exhortation apostolique où il est dit : «...c'est bien par cet acte personnel de rencontre avec le Seigneur que mûrit ensuite la mission sociale qui est renfermée dans l'Eucharistie et qui veut briser les barrières non seulement entre le Seigneur et nous, mais aussi et surtout les barrières qui nous séparent les uns des autres». Chez Benoît Labre, l'adoration du Christ dans l'Eucharistie a produit dans son coeur une compassion de plus en plus grande envers ses frères pauvres.

Colette Fleury l'a bien saisi lorsqu'elle écrit au sujet de notre saint : «Cet être était entièrement tourné vers l'Autre, son Dieu et vers l'autre, son frère. Vivre dans l'intimité du Christ humilié lui a permis de porter à un très haut point d'incandescence sa passion pour Dieu et sa passion de l'homme surtout pour l'humilié, le méprisé, le marginalisé.»

Jeudi dernier, 15 mars, Didier N. (France) me faisait parvenir un courriel dans lequel il me faisait part de sa réflexion sur ce que la vie de Benoît Labre lui inspirait dans le même sens. En voici quelques extraits, publiés avec son autorisation :

Il ne nous est pas demandé de vivre comme Benoît, les saints peuvent être plus admirables qu’imitables, mais de vivre en chrétiens responsable. Nous sommes les héritiers d’un monde qui a été jugé digne d’être racheté au prix du plus grand des sacrifices, que l’église nous invite à célébrer dans quelques jours. Pourquoi ne ferions nous pas ce pèlerinage pascal au cœur de notre être, en compagnie du pèlerin en haillons, [en vivant] dans la prière ce qu’il a vécu silencieusement dans la rue: la pénitence [et] l’humilité, en portant la parole du Christ au cœur de la tourmente humaine d’aujourd’hui. Cette pensée vivante et profonde est capable de nous rendre sensible aux drames de notre temps. Elle est pleine d’espoir dans cette église du silence, parmi les égarés, les tourmentés, les perdus, et les solitaires. Unis à lui sur ses traces, nous devons tous nous engager en vue de lutter contre le mal par le bien, contre la souffrance par la compassion, contre la haine par l'amour, contre l’indifférence par l’action solidaire, apprenons à porter les fardeaux les uns pour les autres, afin d’accomplir la vertu première de l’amour, la charité, la générosité, l’amitié, le don de soi.

Tendre la main à autrui, c’est tendre la main à Dieu, pour l’œuvre de Dieu. C’est aussi donner la possibilité à son Eglise de continuer son action pour le bien de l’humanité. « En voyant cela tous reconnaîtront en vous que vous êtes mes disciples Jean 13-25. »

Benoît joseph Labre est l’homme de l’amitié et de la générosité en donnant à tous l’exemple de ce qu’il y a de meilleur pour l’homme: l’amour de Dieu. Il le résume en une courte phrase lors de sa rencontre à Fabriano avec Vicenza Fiordi en 1771: « pour aimer Dieu, il faut avoir trois cœurs, le premier doit être plein d’amour pour Dieu, le deuxième pour le prochain en s’employant à l’aide charitable, non seulement dans ses besoins temporels, mais aussi dans ses nécessités spirituelles, en priant pour lui ou en l’instruisant. Le troisième doit être sans pitié pour soi-même, s’employant sans cesse à résister et à combattre contre la volonté personnelle et l’amour-propre, à châtier la chair avec pénitence et jeûne et à vaincre ses passions ».

Conclusion

Chers amis de saint Benoît Labre, je vous rappelle que le lundi 26 mars, c'est l'anniversaire de la naissance de notre saint et que le 16 avril prochain, c'est l'anniversaire de «son entrée dans la Vie» pour utiliser le langage de Thérèse de Lisieux lorsqu'elle parlait de sa mort prochaine.

Bientôt, nous entrerons dans la Grande Semaine. L'Église nous invitera à la vivre d'une manière toute spéciale en compagnie du bien-aimé Jésus, lui qui est allé au bout de son amour pour nous. Notre pélerinage du carême trouvera son terme en cette fête de Pâques, ce jour où, en célébrant la résurrection du christ, nous célébrons également notre résurrection dans le Christ.

Union de prière et amitiés dans le Christ ressuscité.

Raymond Martel, prêtre